Aux généraux un grand lot d'avantages: Exacerber les écarts sociaux

Publié le par bukuru

 
Il n'est pas si aisé de penser à haute voix sur des questions brulantes comme celles impliquant les hommes en uniformes, ceux dotés d'armes de guerre dont certains s'en sont servis pour renverser leurs cousins, d'autres pour étouffer dans l'oeuf la démocratie naissante. Dans certains cas, ces armes peuvent également rendre service à un pouvoir délabré pour se maintenir en place, pourvu que les chefs en tirent les dividendes.

Mais, permettez-moi chers internautes de sortir du silence pour vous partager mon opinion sur ce sujet de projet de loi accordant des avantages aux plus hauts gradés de nos corps de sécurité: la Force Nationale de Défense (FDN) et la Police Nationale (PNB), actuellement constitués sur des bases consensuelles bâties après des décennies de tragédies: les accords de paix d'Arusha. C'est un pas déjà franchi. Tout burundais n'a en effet, qu'à s'en réjouir, car elle reflète je m'imagines les différentes composantes du peuple burundais, même s'il y aurait une ethnie qui ne s'y reconnaîtrait pas parfaitement: les Batwa à qui je souhaite une place au soleil comme tout le monde.

Que les généraux ou les prétendants à cette catégorie ne me taxent pas d'intrus dans cette affaire qui n'est pas leur exclusivité car, constates-je, ceci ne revêt aucun caractère de « secret d'Etat », de « secret militaire » non plus, dans la mesure où il s'agit d'une question ouverte rentrant dans le domaine du social. Et c'est la raison pour laquelle le projet de loi a été soumis pour débat et adoption à l'Assemblée Nationale.

Mon attention a été éveillée à l'annonce, par différents médias et organisations de la société civile, de ce fameux projet de loi des avantages aux grandes épaulettes en étoiles et barrettes dorées, par rapport à leurs subalternes. Il est à constater que le gouvernement a de la peine à communiquer aux contribuables que sont les burundais, de dossiers surtout quand il s'agit du pécunier, alors que c'est le peuple qui est le patron, le payeur de tous ces dignitaires.

En guise de rappel, les indemnités des parlementaires ont été révélées au peuple en 2007, quant le président de la République, M. Pierre NKURUNZIZA est monté aux créneaux à Makamba, pour proférer des menaces à l'endroit des parlementaires n'ayant pas voté un projet de loi relatif aux conventions internationales postales. Le président a appelé le peuple à se révolter contre ces derniers qui percevraient indument ces indemnités. Et, le journal du parti CNDD-FDD, « Intumwa » en a suffisamment fait un grand écho considéré par les députés concernés comme appel au lynchage.

Il y a donc lieu de se poser la question: pourquoi le gouvernement qui a soumis ce dossier à l'Assemblée Nationale pour analyse et adoption, n'en avait jamais parlé publiquement, alors qu'il n'est point un secret. Le peuple ignore toujours ce que perçoivent les membres du gouvernement et autres hautes autorités. Seul le président de la transition, M. Domitien NDAYIZEYE avait indiqué sur les ondes que ses indemnités se chiffraient à 500.000 Fbu ( moins de 500 dollars américains). Plus le sujet est tabou, plus cela suscite des inquiétudes que chacun interprète comme bon lui semble.

Ce ne serait donc pas exagérer, de dire qu'en cette période de fin du premier mandat de NKURUNZIZA, il me semble qu'une course aux avantages est engagée d'une manière inquiétante.



Une indemnité mensuelle de logement d'un million de francs burundais (1.000.000 Fbu), une consommation mensuelle d'eau et électricité de 1.000.000 Fbu, des frais de contacts mensuels (téléphones, fax, internet..) de 1.000.000 Fbu, un véhicule protocolaire d'au moins 50.000.000 Fbu; telles sont les indemnités sûrement non imposables qui s'ajouteraient aux « soldes »(salaires des militaires), qui seraient déjà supérieurs aux indemnités des ministres. Cela aurait justifié le choix des ministres BUNYONI et NIYOYANKANA, respectivement généraux ministre de la Sécurité Publique et de la Défense, de garder leurs soldes qu'ils percevaient avant la nomination au poste de ministres selon la ministre de la Fonction Publique, Mme Anonciate SENDAZIRASA.

Le récent conseil des ministres tenu en date du 08 avril a qualifié de rumeur propagée par l'OLUCOME, que le gouvernement souhaiterait envoyer à la guillotine pour »atteinte à l'ordre public », lit-on dans le communiqué sanctionnant le dit conseil. L'on apprend que le ministre de la Sécurité Publique a porté plainte contre ce militant anti-corruption et malversations économiques, comme quoi, il a incité les corps de sécurité à la division, aux émeutes.

Le président de la commission parlementaire chargée des question de sécurité, honorable Jean Claude NDUWIMANA a été quant à lui très prudent, en déclarant à la presse qu'ils allaient dans la commission, analyser la véracité des informations leur fournies par l'OLUCOME, dans sa lettre du avril demandant le non lieu dudit projet de loi.

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