Avantages relevant d'une décision politique

Publié le par bukuru

Beaucoup de dossiers politico-judiciaires nous ont révélé que des ténors de l'armée et de la Police y ont eu leur participation. Tenez. Le pseudo-coup d'Etat attribué à Domitien NDAYIZEYE et son vice-président Alphonse Marie KADEGE (en exil), fut l'oeuvre du Service National de Rrenseignement (SNR) piloté par le Général Adolphe NSHIMIRIMANA (ex-fdd la branche armée du CNDD-FDD), un des personnes peu recommandables, qui malheureusement ont mis en place un plan de contrôle politique est sécuritaire au Burundi. Le dossier qui détient en prison l'honorable Radjabu Hussein et ses co-accusés est du même auteur que le précédant.

La tentative de « déstabilisation des institutions » déjouée dernièrement par le Chef d'Etat-Major de la FDN,c'est le général Godefroid NIYOMBARE( ex-fdd) qui a lui-même commandé l'arrestation, au bord du lac Tanganyika, des présumés comploteurs des institutions burundaises. Le directeur général adjoint de la Police Nationale (PNB), le Général Gervais NDIRAKOBUCA NDAKUGARIKA (ex-fdd que j'ai connu pour la première fois en 2004 à Musigati au temps où il travaillait à la Documentation Nationale) s'est illustré lui aussi dans ce dossier par les tortures infligées au capitaine dit chef des « putschistes », là où il était détenu au camp DCA ( défense contre avions) de KAMENGE.

Le colonel KABISA commandant de la région militaire OUEST (regroupant la Mairie de Bujumbura, Bubanza, Cibitoke et Bujumbura rural) y a été aussi impliqué car, il a facilité l'accès à ce bureau sis au camp DCA, au général NDAKUGARUKA , pour faire l'interrogatoire musclé du capitaine, alors qu'il ne faisait pas partie de la commission d'enquête.

Ils ne seraient non plus écartés dans le dossier de l'assassinat du vice-président de l'Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques(OLUCOME) dont la vérité, une fois établie, leur coûterait cher.

La participation des officiers issus du CNDD-FDD, à une tacite campagne anticipée serait un signe avant couleur qui conduit à conclure que NKURUNZIZA est esclave du militaire, et que ces derniers ne veulent pas se détacher des liens ombilicaux CNDD-FDD. Ces hauts gradés sont donc considérés comme de grands protecteurs.

Au temps où le dossier des massacres de Muyinga se faisait trop parler (j'étais encore au pays) dans l'opinion internationale, le chef du Renseignement burundais, le Général NSHIMIRIMANA, menacé de limogeage pour son implication dans cette ignoble barbarie, n'a pas hésité à menacer le président NKURUNZIZA qui a dû annuler l'intention, a-t-on appris d'un confident membre du Conseil des Sages du CNDD-FDD.

L'on serait peut-être amené à penser que la reconduction le hante comme bien de présidents africains, et tous les moyens seraient bons: par la grâce de Dieu, et pourquoi pas par un coup de force ou une tricherie des prochaines élections dans laquelle il bénéficierait de l'appui de ces généraux gâtés, à l'instar de MUGABE du Zimbabwe et de Mwai KIBAKI au Kenya. C'est le rachat de la conscience.

Qui me contredira que le Conseil des Sages du CNDD-FDD compte en son sein certains généraux ex-FDD! L'on sait que lors du fatidique congrès de Ngozi du 07 février 2007, ce n'est que quelques membres dudit conseil qui ont été publiquement proclamés, et le président NKURUNZIZA a déclaré qu'il se réservait le droit d'en élargir d'autres que les Bagumyabanga se connaîtront jamais.

Mais de sources émanant même de cet organe du parti au pouvoir, l'on a appris que certains généraux dont le patron de la documentation nationale, le général Adolphe Nshimirimana, Evariste NDAYISHIMIYE, NDAKUGARIKA (moins de 40 ans) et Guillaume Alain BUNYONI, participent dans les réunions de prise de décisions par le commandement dudit parti.

Ce ne serait pas pour la première fois de voir l'armée et la police s'impliquer dans la gestion politique du pays, dirait un certain observateur. Depuis l'indépendance, l'armée s'est illustrée dans les coups d'Etat et putschs, et a servi de rempart au parti unique l'UPRONA. Faudrait-il que se passent comme avant il y a trois décennies?

Il est donc vrai que le chef de l'Exécutif qui a soumis ce projet de loi, miserait sur la sympathie que lui accuseraient ces généraux, même dans des moments difficiles que connaitrait le président NKURUNZIZA. Ils n'hésiteraient pas à fermer les yeux au vol électoral que commettrait le parti au pouvoir, et face au maintien injustifié du président NKURUNZIZA.

Il ne serait non plus à exclure une intervention musclée pour mâter toute personne qui décrierait les tricheries électorales, comme l'on l'a constaté notamment au Bénin, Togo, Guinée, Kenya, Zimbabwe, où des militaires et policiers, pourtant appelés à sécuriser les scrutins, ont publiquement participé au trucage électoral.

Les temps ont évolué. Des milliers de vies humaines ont péri durant les décennies de pouvoir dictatorial et autoritaire qu'a imposé le pouvoir militaire. Le président NKURUNZIZA à qui j'ai eu l'honneur de parler en tête à tête en mi-mai 2007, peu avant ma démission au poste de conseiller à la deuxième présidence de la République, a le devoir de se souvenir de ce qui a poussé le CNDD-FDD à prendre les armes: recouvrer la démocratie, une démocratie qui rend la justice sociale, celle qui place les citoyens au même pied d'égalité( nta mwana n'ikinono).

C'est pour dire non aux dérives innérants à la militarisation de la politique burundaise. Et, il serait bon de noter que les seuls généraux, ne constituent pas l'armée ou la police burundaise. Ils ne représentent qu'une partie des effectifs des corps de défense et de sécurité.

A la fin de la guerre, et plus particulièrement à l'accession du CNDD-FDD au pouvoir, il avait été promis au peuple, que les budgets annuels colossaux initialement alloués à l'armée, reviendraient désormais à l'investissement dans les secteurs sociaux plus productifs.

La logique se s'éloigner des préoccupations sociales, de privatiser les profits et de réduire l'Etat à la portion congrue est inacceptable.

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