Le moral dans ses chaussettes, le Président burundais tire sa révérence.

C’est le 29 décembre 09, depuis Buhiga à Karuzi, que le Président burundais, Pierre Nkurunziza, a tenu sa dernière conférence publique en se prêtant, en direct, multiplexe et temps réel, aux questions de la population. Mais comme prévu, les intervenants étaient techniquement triés sur le volet pour les besoins de la cause/campagne. Nombreux sont en effet ceux qui appelaient pour fondre en larmes devant la beauté et l’immensité du travail abattu par notre chère Président en cinq ans de règne. Pourtant, contrairement aux années antérieures, Pierre Nkurunziza semblait, cette fois, avoir déjà pris la mesure de la démesure de ses gaffes inégalables. Les journalistes qui ont couvert cet événement sont unanimes à le confirmer même s’ils avaient été préalablement soudoyés à coups de millions de francs burundais pour enjoliver un tant soit peu son bilan lamentablement désastreux. « Les temps ont changé et le fonds d’appui aux médias que je vous avais promis est supprimé, vous ne le trouverez pas dans la loi budgétaire 2009 car les bailleurs de fonds ont tendance à fermer les vannes arguant que nous répondons de moins en moins à leurs conditionnalités, il faut serrer la ceinture », leur a confié le Président burundais, un brin réaliste. C’est précisément là que le bât blesse pour le pouvoir CNDD-FDD en voie d’extinction : les conditionnalités des donateurs. Ces derniers tiennent mordicus au respect des droits de l’homme et à la bonne gestion de la chose publique. Et le Président à sortir est à l’antipode de ces attentes du monde libre.